Rituel elfique

Ce rituel a eu lieu lors de la présentation d'Anna à Meldruine, Roi des Elfes. 

Extrait...

Le Roi m’offrit ses deux mains. (...) J’hésitai un instant puis je les saisis. Les magnifiques capes jaunes se mirent à tournoyer autour de nous, marmonnant des phrases incompréhensibles pour moi. Un sentiment de béatitude m’envahit. Le Roi ferma les yeux, et je fis de même. Une lumière intense vint à moi, amenant des images d’abord confuses puis de plus en plus claires. J’étais à Strasbourg avec Hugo, puis je riais avec mon amie Laetitia dans notre cuisine. Je me vis enfant, jouant avec mes parents dans la clairière à côté de la maison. J’avais deux ans à peine, et je me faisais câliner dans les bras de ma mère. Il y eut un nuage noir puis une immense plaine verdoyante, clairsemée d’herbe bleue. Des chars, des Elfes en armures, menaçants, m’entouraient. J’étais le Roi à présent au pied d’une forteresse, tentant de percer les forces adverses. À côté de moi, un jeune homme blond tomba à mes pieds, transpercé d’une flèche rouge. Je le pris dans mes bras, hurlant de douleur. Je venais de perdre mon unique fils. Je sentis les mains du Roi qui tentaient de lâcher les miennes. Je l’agrippai de toutes mes forces. Je devais absolument continuer. Je devais lui montrer la suite. Une force en moi me sommait de le faire. Ses mains se crispèrent alors que nous rentrions dans la forteresse jonchée de cadavres de femmes et d’enfants essentiellement. Tous avaient les cheveux rouge flamboyant. Une femme près d’une fontaine retint mon attention. Elle était pâle, ses cheveux rouge feu recouvraient son visage, mais elle m’était familière. Je lui découvris le visage, mais elle était morte. Elle tenait un enfant enroulé dans un linge. Je découvris l’enfant à la chevelure blonde, d’à peine un an, sans vie. Le Roi hurla. April. Tentant de se détacher de moi, le Roi tira à nouveau sur ses mains. J’ouvris les yeux, le fixai. Il vit que je partageai avec lui cette vision d’horreur, mais nous devions continuer. Je l’agrippai plus fermement encore. Il se calma, lorsque nous nous retrouvâmes dans une pièce sombre du château. Une cheminée crépitait de mille feux, éclairant une femme Elfe à la longue chevelure brune, blottie contre un mur. 

— Esméra, prononça le Roi à haute voix.

Elle tenait fermement un linge contre sa poitrine ensanglantée. Des pleurs d’enfant résonnaient dans la pièce. La terreur se lisait sur son visage. Une forte lumière apparut à quelques mètres d’elle. Elle rampait sur le sol, faisant appel à ses dernières forces, tenant le linge emmailloté jusqu’à la lumière dans laquelle elle disparut. Je lâchai les mains du Roi à présent. Lorsque j’ouvris les yeux, j’étais sous le choc de ce que j’avais vu. Autour de moi, c’était la cohue. Des cris de panique retentissaient dans la pièce.